À travers la brume, une silhouette glissait discrètement. La lueur des lampadaires créaient comme un faisceau mystique, à travers cette danse d'ombre et de lumière, un jeune chat au pelage immaculé traversait les ruelles.
Arpentant les rues de cette ville, il n'avait pas vu la lueur du soleil depuis plusieurs jours. À croire que les nuages ne partaient jamais de ce ciel remplit d'immeuble.
Soudain, une fine pluie se mit à tomber de ce ciel si morose. Une goutte tomba sur la truffe du matou, surprit il secoua la tête. Cela faisait bien des lunes qu'il était un solitaire, sans quête, sans avenir. Il s'assit sur un trottoir.
C'était l'heure des sorcières, personne ne traînait dans les rues. Pas même un rat. Il n'y avait que lui dans cette rue avec comme seule compagnie, la lueur de ces lampadaires. Fantôme, un nom d'emprunt, pour ne pas offrir trop facilement son histoire au premier venu. Puis après tout, il n'était plus que cela, un esprit errant.
Pourtant, à cette heure si tardive. Alors que tous dormaient auprès des siens. Une forme se dessina dans la brume, petite et maladroite. Sans doute arrondi par le faisceau lumineux incertain.
La forme se détailla en une chatte d'une couleur crème douce comme une fleur délicate du début du printemps. Des petites tâches blanches, blanches de neige, parsemé sa truffe. Deux yeux dorés, comme ce soleil qui avait disparu depuis si longtemps. Alors pour la première depuis des lunes, quelque chose fit frissonner Fantôme.
La silhouette s'approcha du matou et d'une voix douce elle miaula.
" Tu devrais rentrer, tu vas attraper froid. "
" Je n'ai nulle part où rentrer."
" Moi non plus, on devrait rentrer ensemble. "
" Où ? "
" À la maison !"
Un discours de fous, dont seul les lampadaires étaient témoins, témoins du rire qui suivit cette scène improbable. Le matou proposa d'aller s'abriter sous un escalier non loin. La chatte amusée le suivit. Après quelques brèves paroles, les deux s'endormirent et Fantôme crû sentir contre son flanc des légers coups venant du ventre rond de la femelle.
" Prune. "
" Fantôme. "
Une rencontre improbable. Des noms improbables. Une évidence improbable.
" Où est le père ?"
" Peu importe. "
" ... "
" Il ne veut plus de nous de toute façon. "
" Moi je veux bien de vous."
D'une nuit, d'une rencontre. Suivit une lune de douceur, de rire, d'incompréhension, de rire, de pleurs. Puis un jour.
" Prune. "
" Fantôme. "
" Je t'aime. "
" Je sais."
" Prune."
" Moi aussi je t'aime."
Deux cœurs solitaires, les deux chats s'entrelacèrent. De blanc, de crème, de blanc, de crème et de pluie.
La lune s'écoula, à l'abris du monde, dans un abri de fortune. Les deux amoureux, goûtés au bonheur. Un bonheur simple et doux. Puis un matin, sans prévenir, les voilà, si fragiles, si beaux.
" La prochaine fois, je serai leur père. "
" Tu es déjà leur père. "
Un nom, puis deux, puis trois. Fantôme les aimait et il l'aimait elle. Prune, de cette silhouette deformée dans la rue cette nuit là, maintenant cette mère, si belle, si aimante. Mais le froid tombait si fort, la pluie n'était plus douce. Fantôme se décida à trouver une nouvelle maison pour sa famille. Il frotta sa tête à celle qu'il aimait.
" Ne tarde pas."
" Je reviens."
" Fantôme. "
" Prune. "
" Je t'aime pour toujours. "
" À jamais. "
Mais à jamais c'est très long et le temps joue parfois de mauvais tour, car en revenant retrouver sa famille. Prune était étendue là dans cette rue, sans vie, elle tenait dans ses pattes désormais brisées leurs fils, Côton. Du même nom, désormais révélé de Fantôme. Leurs corps furent pris par des bipèdes et Fantôme ne retrouva que Noisette, sa dernière fille. Il enlaça la petite chatonne.
" Je te demande pardon Prune."
....
Des lunes avaient é, des saisons entières s'étaient déroulé. À jamais avait pris un goût amer et pourtant. Désormais dans cette galerie auprès de Rivière d'Écume, Fantôme goûtait de nouveau au bonheur. Et il sentait le parfum de Prune et de leurs enfants près d'eux, comme des gardiens.
" Écume."
" Fantôme ? "
" Je t'aime. "
" Moi aussi."
......
Je voulais écrire ce petit texte pour raconter la romance de Fantôme, donner un peu de profondeur à cet oc au cœur meurtris qui continue de sourire. Et qui n'a jamais perdu l'espoir de retrouver l'amour même si Prune l'attend dans l'au-delà, il ne voit que Rivière d'Écume dans cette vie. Tout comme Rivière d'Écume retrouvera Esprit des Rives, je trouve ça touchant que ces deux ocs aient pu avoir une nouvelle chance d'aimer et d'être heureux.
Peut-être que dans une autre vie, ils auraient été quatre meilleurs amis partageant de nombreux rires.
Comments (10)
La structure du récit est super intéressante ! J'adore ton style !
Merciii c'est tout nouveau pour moi je n'écris pas comme ça habituellement !
Répondre à 𝕊𝕦𝕟𝕝𝕚𝕘𝕙𝕥
Continue, c'est très cool de lire des histoires sur des OCS pour rajouter un peu de profondeur !
Oh loulou :sob:
Comme ça les gens sauront où iront nos deux amoureux après leur mort
Sinon très beau récit, haï adoré le lire
Merciii j'ai eu envie d'écrire sur Fantôme !
Coton noisette et le troisième nés, il s'appelle comment ?
En faite ils étaient trois filles et deux garçons. Y avait Noisette (crème comme sa maman) et ses sœurs Myrtille (noire et blanche) et Vanille (tigré gris). En mâle y avait Côton (couleur crème et blanc) et son frère Sol (noir et blanc) on se doute le papa était noir et blanc
Répondre à 𝕊𝕦𝕟𝕝𝕚𝕘𝕙𝕥
Dès que j'ai le temps, je les notes en frères et sœurs adoptif côté Fantôme/ Coton